Tout a commencé en 2019 quand la direction a décidé de mettre fin à la présence d’Air France à Orly et a abandonné toute ambition pour le court et moyen-courrier d’Air France en moyen propre. Le projet de Benjamin Smith était clairement annoncé. Cela n’aura pas empêché le SNPL de signer l’accord de Groupe entérinant ces décisions. Il sera rejoint quelques mois plus tard par le SPAF.
En 2025, les conséquences sont visibles pour les pilotes de la division A320, encore plus pour ceux basés Orly, contraints à une mobilité forcée.
Passé cette analyse, passé le temps de la colère, il est temps d’agir et de revendiquer pour réparer ce préjudice.
Le syndicalisme, c’est aussi ça : combattre les causes, minimiser les conséquences.
En mars dernier, ALTER alertait déjà la direction dans un courrier (que vous pourrez retrouver sur notre site internet ainsi que sur notre Fil Telegram en date du 29 septembre).
- Les OPL A320 volaient trop peu
- La flotte 320 était scandaleusement sous-utilisée
- Les carrières OPL étaient bloquées faute d’HDV suffisantes.
Nous exigions :
- Une passerelle sans quotas vers le NEO (associée à une embauche sur 320 AF qui dispose de la disponibilité en instructeurs)
- Des compensations financières pour les OPL MC AFTO
- Une répartition plus équitable des cadences et rotations.
Ce que nous dénoncions en début d’année s’est vu confirmé lors de la commission rotation MC du 18 septembre dernier. Les pilotes 320 sont déshabillés au profit du 220, conséquence directe du choix de Benjamin Smith de forcer l’A220 à tout prix.
- Flotte : 9 avions 320 sortent cet hiver → atmosphère de fin de secteur
- HDV : chute de 15 % sur 320, alors qu’elles augmentent de 5 % sur le reste du MC
- Rotations : seulement 26 % de rotations longues (contre 54 % pour le 220) → QVT en berne
- Carrières : les OPL 320 restent coincés, toujours loin des 1500 HDV nécessaires au LC.
Tout cela en forçant le 220 coûte que coûte au mépris du bon sens économique et de la sécurité des vols : ainsi, sur Florence, après avoir évacué d’un revers de main les alertes de vos représentants, après avoir essuyé une exploitation catastrophique cet été qui a vu en partie le retour du 320 sur cette destination, la Direction envisage à présent de détarer les moteurs du 220 pour masquer ses erreurs stratégiques… quitte à dégrader une des lignes les plus rentables du moyen-courrier et diminuer les marges SV.
ALTER maintient ses revendications pour le 320 et ses pilotes (voir BSPN 1468) :
- Stopper la liquidation programmée de la flotte
- Garantir un niveau d’activité permettant aux OPL d’accéder au LC dans des délais normaux
- Répartir équitablement rotations longues et découchers entre divisions
- Mettre fin aux bricolages techniques et économiques imposés par l’obsession de l’A220
- Passerelle vers le secteur 320Neo Transavia (associée à une embauche sur 320 AF qui dispose de la disponibilité en instructeurs sur le principe : 1 passerelle = 1 embauche)
- Compensation financière à la moyenne tout secteur MC AF/TO.
À ces revendications passées, exigeons en plus :
- Une remontée significative du pourcentage de rotations longues sur 320
- Pas de jour d’inactivité isolé entre deux activités vol, sauf accord du pilote
- Mise en place d’une bourse d’échange des rotations sur le modèle TO.
Si les négociations engagées au printemps dernier ont achoppé, c’est que la Direction n’a pas bien pris la mesure du problème (« ça va s’arranger, c’est temporaire ») et de la colère des pilotes concernés qui grandit. Deux saisons plus tard, la situation s’enlise encore davantage… et Transavia comme Air France continuent d’affréter des compagnies étrangères et souvent moins-disantes pour opérer leurs vols (Air Baltic, ASL…).
N’oublions pas non plus que cette situation a été largement accentuée par le non-respect d’accords causant la perte de 20 000 HDV sur moyen-courrier jamais récupérées (si ce n’est contre 6 jours de reliquats congés à tous les pilotes). La direction refuse toujours de nous donner les chiffres d’HDV pour 2024-2025. Que cache-t-elle ?
La faute également à la plus haute direction dont les errements stratégiques font qu’aucune décision sur l’avenir de la flotte MC (comme LC d’ailleurs) n’a été prise à ce jour, alors qu’on nous avait promis une décision en début d’année 2024 (cf BSPN 1478).
Ne laissons pas la Direction décider seule de notre avenir !
Portons ensemble ces revendications pour obtenir rapidement un accord qui efface cette inégalité de traitement au sein de notre population.
C’est le sens du nouveau courrier que nous venons d’adresser conjointement à notre DGOA Laurent Lafontan (pour la partie exploitation) et notre directeur des affaires sociales Vincent Demantké (pour la partie sociale).
La direction doit prouver qu’elle est capable de corriger une mauvaise copie sans attendre un éventuel rapport de force.
