Sûreté – Un trou dans la raquette

Nous avons constaté, après enquête, des manquements préoccupants, à l’escale de CDG, concernant le non-débarquement de bagages enregistrés par un passager qui s’avère « no-show ».

Procédure inconnue, formation défaillante ou consignes perfops au détriment de la sûreté, qu’importe, une dérive dans l’application de mesures de sûreté ne peut persister dès lors qu’elle a été identifiée. C’est le sens du courrier que nous avons adressé à Laurent Lafontan, notre DGOA.

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« Monsieur le directeur général,

Nous souhaitons vous signaler un dysfonctionnement sérieux affectant l’application des procédures de sûreté qui concernent la gestion des bagages enregistrés lorsqu’un passager, membre d’un groupe ou d’une famille, est annulé ou débarqué.

Conformément à la PAM, il est clairement stipulé que : « L’ensemble des bagages d’une même famille peut être enregistré sous la responsabilité d’un seul membre de la famille. Pour des raisons de sûreté, lorsque l’un des membres de la famille est annulé ou débarqué, tous les bagages enregistrés sur un seul et même dossier doivent être déchargés. »

Or, il ressort d’enquêtes menées auprès de plusieurs équipes que la pratique actuelle consiste, dans de nombreux cas, à réétiqueter le bagage du passager débarqué au nom d’un autre membre du groupe resté à bord, afin d’éviter son déchargement.

Cette pratique est contraire au référentiel sûreté, et en particulier à la procédure MANEX A chapitre 10-6-10 « Déchargement des bagages de soute ».

Ce contournement fragilise la chaîne de sûreté, introduit un risque opérationnel majeur, et expose potentiellement la compagnie à des sanctions réglementaires.

Nous demandons en conséquence :

Qu’un rappel formel et immédiat soit adressé aux équipes terrain (escales, traitement bagages, coordination) sur le respect strict de la procédure prévue par la PAM et le MANEX A.

Dans l’attente d’un retour à la conformité totale, qu’une consigne soit adressée aux commandants de bord pour qu’ils s’assurent du déchargement des bagages liés à tout passager manquant.

La sûreté ne peut souffrir d’approximation ni d’usage interne non conforme. Nous comptons sur votre engagement pour que des mesures correctives soient mises en oeuvre sans délai. »

Dans l’attente de mesures correctives de la part des directions concernées, il revient, comme toujours, aux équipages de redoubler de vigilance lorsqu’un passager est « no-show », et de faire confirmer le débarquement de ses bagages enregistrés. Toute situation suspecte doit vous inciter à lever le doute avec les services ad-hoc (CLD, PCC…) pour que la sûreté prime.

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