Les négociations sur l’intéressement et la participation se sont achevées en juin, pour un résultat en amélioration par rapport aux précédentes années. ALTER a pourtant choisi de ne pas signer.
Iniquité
Toutes les rédactions des accords précédents convenaient que l’ensemble des salariés liés à Air France par un contrat de droit français devaient bénéficier des primes d’intéressement et de participation. Dans les faits, la direction d’Air France exclut les pilotes détachés chez Transavia France, pourtant détenteurs de ce type de contrat. ALTER a demandé en préalable à signature le respect de la loi et des accords. Étonnement, nos collègues des organisations syndicales pilotes n’ont pas soutenu cette demande. Les pilotes qui réclament ces primes en justice, à l’initiative d’ALTER, seront les seules bénéficiaires du résultat, c’est bien dommage au regard du rôle dévolu à un syndicat.
Polémique stérile
Pour cacher une inaction dans la revendication au profit des pilotes de Transavia lésés, le SNPL se retranche derrière un combat de caste sur les clés de répartition. Passons sur celle concernant la participation, elle est régie par la loi (100 % proportionnel au salaire, plafonné à 3 PASS), ce qui aurait dû faciliter les discussions (il n’en a pourtant rien été, dogmatisme quand tu nous tiens !). Sur l’intéressement, un compromis pragmatique a cours depuis plusieurs accords : 50 % de l’intéressement est réparti selon le temps de présence (prime uniforme), 50 % l’est proportionnel au salaire.
NON, cette répartition n’a JAMAIS affaibli le contrat pilote. Comparé à une répartition purement proportionnelle, le « manque à gagner », pour les pilotes aux plus hauts salaires, est d’environ 2000 euros (fiscalisable).
Le SNPL motive une non-signature au seul motif de cette clé de répartition (tout en sachant que l’accord sera majoritairement et valablement signé par les organisations syndicales sol) ne relève que d’un effet de manche pour reporter une colère des pilotes vers nos collègues plutôt que vers une direction que le bureau du SNPL refuse définitivement d’affronter.

Une enveloppe qui a augmenté
ALTER a été seul à revendiquer et obtenir une revalorisation réelle de l’enveloppe globale : +7 à 8 % par rapport à ce qui était prévu initialement. Pour être précis, nous avons défendu un barème progressif non limité à un système par tranches, mais bien appliqué sur la totalité du RCAIC (Résultat Courant Avant Impôt Corrigé), ce qui augmente mécaniquement les sommes redistribuées, en lien avec l’amélioration de la marge opérationnelle d’Air France. Nous avons en revanche échoué (peut-être étions-nous trop seuls sur le sujet) à faire admettre que le seuil de déclenchement de la prime exceptionnelle devait tenir compte des réalités fiscales (tels les reports des déficits fiscaux qui empêchent d’atteindre ce seuil). La direction nous a opposé des contraintes réglementaires floues, mais en réalité, elle a surtout mesuré l’absence de soutien des autres syndicats à notre demande.
ALTER a fait le choix de ne pas trahir et d’œuvrer dans l’intérêt commun plutôt que d’user de polémiques inutiles pour afficher une posture.
L’augmentation de l’assiette déterminant l’enveloppe de calcul de l’intéressement aurait dû nous permettre de signer cet accord. Mais, fidèles à nos principes d’équité entre pilotes, nous ne pouvions signer l’accord en l’état.