Procès contre ALTER – Échec total de la direction

En septembre 2022, quelques jours avant l’ouverture du procès de l’AF 447, Air France assignait ALTER devant les tribunaux pour dénigrement, réclamant la bagatelle somme de 150 000 euros.

Le juge de la cour d’appel de Paris a suivi en tous points les conclusions d’ALTER, considérant que les propos d’ALTER relevaient de la loi sur la diffamation (que la direction d’Air France savait ne pas pouvoir démontrer) et non du dénigrement commercial tel que mentionné dans le Code civil.

L’objectif initial d’Air France

La direction d’Air France n’a que très peu gouté les alertes Sécurité des Vols émises par ALTER durant l’été 2022. Nous avons touché là où ça fait mal, c’est-à-dire sur les conséquences directes de la politique financière de Benjamin Smith.

Si en interne, les messages de nos directeurs étaient alarmistes en matière de Sécurité des Vols, en externe, il fallait préparer l’opinion publique sur le fait qu’Air France fait « très bien son travail ».

La crainte d’Air France, fondée, concernait les répercussions médiatiques qu’allait avoir le déballage de ses manquements antérieurs à l’accident de l’AF 447.

L’objectif dans ce type d’affaires (maintes fois mis en œuvre par Bolloré contre les médias) n’est ni plus ni moins que de faire taire une voix dissonante de celle de la direction.

Air France réclamait 150 000 € à ALTER. Une somme sans commune mesure avec nos moyens, mais surtout une tentative de faire peser une épée de Damoclès sur notre action syndicale, juste avant un procès attendu par l’ensemble de la profession.

La direction a tenté de nous réduire au silence sur la Sécurité des Vols, elle a échoué, nous ne nous sommes jamais tus.

Pourquoi utiliser le dénigrement ?

Dans son arrêt du 11 juillet 2025, la cour d’appel de Paris a été claire : les propos d’ALTER relèvent bien de la loi sur le diffamation. Pourquoi la direction ne nous a-t-elle pas attaqués sur ce fondement si elle était si sûre d’elle ?

Tout simplement parce que la direction aurait dû démontrer que nos propos étaient infondés.

La démonstration était impossible et la direction le savait. La direction a donc tenté de contourner la loi pour faire condamner ALTER pour dénigrement en espérant que nous ne puissions plus alerter, défendre et protéger les pilotes.

La justice a confirmé que cette tentative d’intimidation était contraire aux principes de droit.

Que devient la Sécurité des Vols ?

La direction, par son action, a trahi non seulement les principes sociaux en vigueur dans les entreprises, mais plus grave, le principe même de priorité qu’il faut donner à la Sécurité des Vols.

En affirmant devant un juge et tous les salariés d’Air France que le thermomètre devait être condamné, la direction nous passe un message clair : « il n’est pas dans mes priorités de soigner cette fièvre que je ne saurais voir ».

ALTER aurait dû recevoir le soutien des autres organisations syndicales, pilotes en particulier, il n’en fut rien.

Si le SNPL nous avait soutenus, il aurait risqué de perdre sa place à la cour du roi.

Depuis 2022, la Sécurité des Vols à Air France a progressé.

Pour faire progresser cette Sécurité des Vols, un syndicat doit commencer par être crédible, et cela implique avant tout de ne pas trahir les fondamentaux.

La direction d’Air France voulait nous faire taire, nous avons pourtant été écoutés sur de nombreux sujets.

La vigilance demeure néanmoins permanente et nécessaire.

Lecture en cours :

Procès contre ALTER – Échec total de la direction