Août est un mois allégé en matière de négociations sociales. Néanmoins, les problèmes de Sécurité des Vols, de vie quotidienne, d’emploi et de respect des lois ne font, eux, pas de pause estivale. ALTER reste mobilisé, 12 mois sur 12.
Orly
Benjamin Smith ne renonce malheureusement pas, malgré les résultats de Transavia toujours loin de l’objectif qui devait en faire une « machine à cash ». En avril 2026, seuls resteront les vols Corse pour Air France au départ d’Orly. Pendant qu’ALTER s’oppose à ce projet, le SNPL « co-ingère » la politique de nos dirigeants sans se soucier le moins du monde des effets de sa trahison sur les pilotes basés Orly. Pourtant, il y a à dire, et il va falloir ne pas les oublier.
Les organisations syndicales PNC viennent de signer un accord portant sur l’accompagnement des PNC basés Orly. Sans commenter la qualité de l’accord, il est surprenant qu’aucune négociation n’ait été engagée côté pilotes.
À titre d’information, sachez qu’ont été négociés pour les PNC basés Orly : un choix de mobilité sans contraintes, un accès au temps alterné/temps alterné fractionné hors quotas, des aides financières liées au changement de base (forfait en fonction de l’éloignement de CDG, IKV déplafonnées à 140 km A/R), des aides financières en cas de déménagement, la création d’un groupe « volontaires vols Corse » pour les PNC issus de la base Orly, une aide financière à l’achat d’un véhicule électrique, des facilités d’hébergement avant et après un vol CDG.

ALTER a donc sollicité le directeur des relations sociales pilotes pour qu’il ouvre ces négociations. Le temps presse.
Renouvellement badge rouge chez Transavia.
Le travail dissimulé que nos deux compagnies tentent de nous imposer pour l’exercice de notre métier ne cesse d’augmenter : formalités visas Chine, renouvellement du CMC, travail de préparation et feuilles de notes pour les instructeurs Transavia, etc.
L’excuse d’« usage » pour ne pas programmer ces activités ne tient pas au regard de la hiérarchie des normes : Code du travail, respect des FTL, convention collective. La cassation sociale est sans ambiguïté sur le sujet.
D’un point de vue purement pragmatique, nos chers chefs pilotes qui prônent « l’usage » se sont-ils posé la question de l’incidence d’un accident de trajet sur une activité non programmée ?
Dans un premier temps, ALTER a écrit à Gaël Rossignol, Directeur des Opérations Aériennes de Transavia, pour qu’il prenne les mesures adéquates afin que la programmation de ces activités soit conforme aux lois (programmation d’une demi-journée spécifique). En moins de 48h, nous avons reçu un engagement oral de sa part de mise en conformité de ces programmations, ce que nous saluons.
La même demande va être adressée au DGOA d’Air France concernant, en particulier, les formalités nécessaires à l’obtention des visas Chine. Rappelons que dans le passé, la direction d’Air France imposait aux pilotes de se déplacer, sur leur temps libre, à l’ambassade des USA pour les formalités d’obtention du visa US. Il a fallu qu’un délégué ALTER prenne son bâton de pèlerin et tienne bon face aux pressions reçues pour mettre fin à cette pratique illégale.
Le temps libre des pilotes appartient aux pilotes, pas à l’employeur !
Acheminement pilotes
ALTER vous informait dans le BSPN 1469 du 12 mai 2025 : « lors de la réunion du CSE Exploitation Aérienne du 23 avril 2025, la Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail (CSSCT) Pilotes a soulevé une irrégularité persistante dans le traitement des déplacements professionnels. En effet, Air France continue de ne pas comptabiliser comme temps d’activité les déplacements effectués à la demande de l’entreprise en dehors du programme de vol, en particulier les acheminements ou trajets réalisés pour se rendre sur un lieu de mission autre que la base habituelle. »
Le SNPL, à juste titre, a demandé au Directeur des relations sociales pilotes l’ouverture de négociations portant sur le traitement conventionnel des « acheminements » des pilotes.
Sur la base des travaux de la CSSCT pilotes (où siègent nos trois organisations syndicales), qui ne peuvent que faire consensus, nous devons, ensemble et unanimement, aborder ces négociations avec la certitude qu’il serait inadmissible d’échanger quoi que ce soit (par exemple la fin de l’accès à la cabine « La Première » lors des mises en place des pilotes) contre la mise en conformité de nos programmations des acheminements avec les textes FTL (ORO-FTL-105) : « tout déplacement imposé par l’employeur pour se rendre sur un autre lieu de mission doit être considéré comme une mise en place, et donc faire partie du temps de service du navigant. »
On ne négocie pas une mise en conformité avec la loi, on l’impose !
PNC alternants
C’est en mission que des délégués d’ALTER ont découvert un grave problème de Sécurité des Vols : des alternants PNC avaient effectué la veille d’un vol, en uniforme et sur leur repos précourrier, un stage à la demande de l’entreprise. Pire encore, s’il était possible, ce stage était dissimulé derrière une journée de congé, codée sur Crewmobile en MCE (EXA) : CONGÉ EXAMEN !
Il faut comprendre que c’est la direction du PNC qui fait le choix de programmer ces jours de « congés » imposés, violant sciemment la réglementation FTL et mettant en danger la Sécurité des Vols.
ALTER a alerté Laurent Lafontan dès son intronisation. Dans un premier temps, la DGIS (la direction des PNC) a fait mine de ne pas savoir, mais face aux preuves fournies (copie d’écran à l’appui), notre DGOA a mis fin à ces pratiques.
Ainsi donc, l’entreprise reconnaît par la voix du DGOA que des alternants PNC n’avaient pas leur repos réglementaire pour effectuer leurs vols avec les questions que cela peutposer en matière de responsabilité des commandants de bord sur ces vols.
Soyons vigilants avec nos équipages, les alternants sont « utilisés » aux limites. Ils sont contrôlés en vol tous les mois par des PNC non formés à ce rôle et travaillent donc en permanence sous pression avec parfois une dégradation de la cohésion équipage. Pourtant, ils participent à notre mission commune d’assurer la Sécurité des Vols. Assurons-nous qu’ils puissent le faire dignement et dans des conditions de sécurité normales et réglementaires.
La Sécurité des Vols est l’affaire de tous, y compris la direction du PNC !
Accord périmètre moyen-courrier
L’an passé, c’est par hasard que l’information de violation de l’accord sur les heures de vol moyen-courrier a été portée à la connaissance des pilotes (seuls la direction et le SNPL avaient connaissance des chiffres). S’en est suivi une négociation portant sur des compensations.
Comme l’an dernier et comme leurs prérogatives les y autorisent (article L2312-5 du Code du travail portant sur l’application des accords) les RP ALTER demandent les chiffres.
Comme l’an dernier, la direction refuse de répondre et se réfugie derrière le comité de suivi de l’accord.
Alors, combien de coques brutes chez Air France et Transavia ? Combien d’heures de vol ont été produites sur l’année IATA 2024/2025 ? L’accord est-il vraiment respecté ?
La Direction et le SNPL connaissent les réponses à ces questions !
Pourquoi refusent-ils d’être transparents ?