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2024 : Les faits marquants

La fin de l’année est toujours l’occasion de faire un bilan de l’année en cours. Entre résultats

à nouveau exceptionnels et hypothèque de l’avenir du pavillon Air France dans un cadre de

perte de confiance, il est difficile de trancher entre optimisme et pessimisme.


L’abandon coupable d’Orly.


Cette décision, prise fin 2023, et avalisée par accord du SNPL au printemps, est évidemment le

fait le plus marquant de l’année. Elle était prévisible pour les pilotes qui ont échappé à l’hypnose

de notre haute direction, mais malgré cela, sa matérialisation concrète reste un choc difficile à

encaisser.

Nous voulons croire que cet abandon est réversible et que la force politique saura rappeler que si Air France est aidée par l’état et les contribuables en cas de crise, elle se doit de participer aux besoins d’aménagement de notre territoire, de profiter des gros investissements faits pour qu’Orly soit une plateforme ultra performante qui dessert Paris directement en métro.

En attendant :

• Ce sont nos passagers (même le Premier Ministre s’oblige à utiliser un jet privé pour se rendre au conseil municipal de Pau !) qui se sentent abandonnés et qui se défidélisent,

• Ce sont les pilotes basés en province ou à Orly qui vont subir un chamboulement de leur

équilibre vie-travail.


ALTER est le seul syndicat pilote à s’être opposé à cette décision.


Des accords non respectés.


Les concessions faites dans l’accord de 2020 sur le réseau domestique étaient liées à des garanties sur le périmètre moyen-courrier, garanties revues à la baisse comparées à celles signées à peine un an plus tôt. L’opacité sur les indicateurs est restée de mise jusqu’à ce qu’ALTER mette le doigt ou cela fait mal en publiant les chiffres d’heures de vol issus de la maintenance. Il n’en fallait pas plus pour qu’une fuite malencontreuse ne permette de découvrir que l’accord en question n’a JAMAIS été respecté depuis sa signature. Et encore, on ne parle ici que des heures de vol moyen-courrier au départ de CDG. Il reste encore à percer le mystère des garanties heures de vol moyen-courrier Air France plus Transavia, que la direction refuse de communiquer (et pour cause ose-t-on dire !).

Si ce sont bien les pilotes moyen-courriers qui ont été largement lésés par des cadences faibles, les

OPL A320 ont subi la double peine, ne faisant pas grossir le carnet de vol nécessaire au passage sur long-courrier.

L’affaire des affrètements douteux chez Transavia, fruit d’un accord SNPL augmentant les capacités

d’affrètement pour palier à la crise de croissance accélérée impossible à absorber, est un autre

signal fort du boulevard que notre haute direction pense avoir pour dérouler sa stratégie sans

encombre, atteindre ses objectifs financiers au détriment des salariés, pilotes en particulier, pour

lesquels elle n’a finalement qu’un respect de façade.


ALTER est le seul syndicat pilote à ne pas avoir accepté les maigres compensations

de ces violations d’accord, à avoir demandé un équilibrage ciblé de celles-ci vers les OPL

A320, à continuer d’exiger la transparence sur les indicateurs de périmètre moyen-courrier.



Perspectives pour 2025.


ALTER, comme tous les autres syndicats représentatifs d’Air France, a été reçu rue du

Cirque, magnifique hôtel particulier du siège de la holding qui abrite les 80 collaborateurs de M.

Smith pour un loyer probablement bien négocié. Confidentialité oblige, nous ne révélerons pas la

teneur de l’autosatisfecit de la direction, pas plus que la non-révélation des choix de flotte moyencourrier et cargo, ou encore tous les indices financiers nécessaires pour plaire aux marchés,

priorité des priorités de M. Smith et Mme Rigail.

En revanche, nous pensons que la direction ne nous en voudra pas d’annoncer que, « sauf catastrophe nucléaire, 2025 sera une excellente année ».


ALTER, est le seul syndicat pilote qui garde un esprit critique face aux décisions de la

direction, qui ne camoufle pas une capitulation derrière une pseudo co-gestion qui n’a jamais

existé, la direction n’ayant jamais prévu de tenir compte de l’avis des salariés.


Alors, ALTER optimiste ou pessimiste ?

Nous penchons vers l’optimisme, car nous savons que rien de ce qui a été mal décidé n’est

irréversible, et que les capacités des pilotes à défendre notre compagnie et son avenir sont à la

même hauteur que leur professionnalisme et leur attachement à Air France.

Nous devons cet optimisme à tous nos jeunes collègues qui ont encore des dizaines d’années de

carrière devant eux.

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