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Fatigue & SGRF, Des signaux préoccupants

Face à la recrudescence d’incidents liés à la fatigue, le signal est sans ambiguïté : les protections actuelles ne suffisent plus. Malgré les outils prédictifs et les protocoles en place, la réalité du terrain révèle un écart préoccupant entre la théorie et la pratique.

Fatigue : un symptôme systémique

 

La récente réunion « analyse de risque fatigue #185 » (mai 2025) documente plusieurs nouveaux cas préoccupants :

- CDG-EVN : Incidence de la dérive circadienne sur la vigilance dabs un contexte de « spoofing » GPS conduisant à une gestion délicate de l’approche finale.

- Enchaînement de levers tôt répétés, parfois jusqu’à 9 sur 12 jours.

- Erreurs opérationnelles (insertion carburant) corrélées à la fatigue.

- Repos inefficaces en escale ou à la base (hôtels bruyants, réveils intempestifs).

- Soft rules contournées ou inefficacement appliquées.

 

Malgré des matrices, des seuils et des outils prédictifs (Safte-Fast), ALTER constate une fois de plus que la réalité en ligne est bien différente de celle des tableaux de bord.

 

Prévenir le risque fatigue est indispensable à la Sécurité des Vols. Chaque réunion d’analyse des événements démontre que le SGRF, dans sa version actuelle, est utile, mais inefficace.

Les recommandations du SGRF sont :

- Insuffisamment contraignantes en programmation.

- Faiblement suivi d’effet (1 sur 10 acceptée en juin 2025 !).

- Non opposables en réalisation.

 

Le SGRF actuel se résume de plus en plus à une compilation de statistiques. Pour qu’il devienne efficace, le SGRF doit devenir un dispositif capable de modifier ou annuler une programmation lorsque le risque devient avéré.

 

Pour un SGRF Proactif

 

ALTER défend une approche exigeante et concrète de la gestion fatigue :

- Application stricte des soft rules, en programmation comme en réalisation.

- Réactivité aux évaluations RF : tout vol identifié comme à risque doit pouvoir être modifié immédiatement.

- Pas d’activité sans repos suffisant ou après une dette de sommeil avérée.

- Intégration des dispositifs d’atténuation du risque fatigue dans les dossiers de vol (par exemple un rappel sur les conditions de demande d’un OPL supplémentaire).

 

Un risque qui dépasse le cadre réglementaire

 

ALTER rappelle que la fatigue est un risque majeur pour la Sécurité des Vols, reconnu par les instances européennes (EASA) et par le BEA. Elle ne peut être « compensée » par une prime, un message de remerciement, ou une courbe statistique constatée en baisse sur une courte période.

 

Pour prévenir un risque, il faut structurellement s’en donner les moyens. Cela commence par donner l’autorité à l’organe de prévention, le SGRF en ce qui concerne le risque fatigue. Il faut ensuite assumer que cette prévention devienne prioritaire pour s’assurer de l’absence de pressions financières sur l’élaboration du programme, managériale sur la réalisation du programme.

 

Ce que nous demandons :

- Une charte fatigue avec des seuils précis, opposables.

- Un droit à repos renforcé après un événement significatif en exploitation.

- Une véritable reconnaissance des effets du rythme circadien, au-delà des seuils TSV.

- La priorité au repos sur la productivité.

 

Attendre de constater la fatigue pour en prévenir les effets sur la Sécurité des Vols ne peut être satisfaisant.

ALTER lutte pour inscrire la fatigue au cœur de la politiques de programmation des rotations et d’élaboration des plannings.

ALTER conteste tout accord social qui échange fatigue contre des primes.

 

 
 
Pilotes, Air France, Transavia, Syndicat ALTER, Orly
Syndicat ALTER
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