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GMP - Entre passable et peut mieux faire

Le GMP est une instance paritaire créée en 2017 qui a pour vocation « d’anticiper et préparer les nouveaux changements métiers afin que ceux-ci soient bien acceptés par les pilotes ». Il a pour champ d’action « les sujets ayant un impact manifeste et direct sur le métier de pilote ».



La recherche du consensus est la raison d’être du GMP.

 

Depuis quelques années, notre travail de représentants syndicaux y est de plus en plus difficile : nous devons constamment nous battre pour faire respecter le rôle de chacun. La direction ne souhaite plus le bon fonctionnement de cette instance qui la gêne pour dérouler ses projets politiques d’économie, et entrave notre travail en limitant l’information qui nous est transmise. C’est ainsi que l’ordre du jour nous est systématiquement transmis au dernier moment. Cela ne nous laisse ni le temps ni le recul nécessaire pour préparer sereinement des sujets complexes. Ce travail préalable est pourtant fondamental pour évaluer les enjeux avec pertinence, et défendre efficacement les intérêts des pilotes.

À l’inverse, les sujets dont nous demandons l’examen sont souvent repoussés de mois en mois, mais notre persévérance finit par payer.

De façon générale, la DGOA esquive le dialogue et cherche à nous mettre devant le fait accompli. Ce fût le cas, par exemple, concernant la récente modification du dialogue sol, au prétexte qu’il « n’a pas été jugé que cela impactait le métier de pilote ». Jugé par qui ? Certainement pas de façon paritaire avec recherche de consensus !

 

La direction ne se donne même plus la peine de rédiger les comptes-rendus de réunion, elle se contente de les promettre pour « bientôt ». Chacune des parties prenantes doit se contenter de « notes de réunion » censées enregistrer à minima les positions exprimées en séance. Elles sont fréquemment diffusées très tardivement, souvent incomplètes et parfois même erronées.

 


Entrave syndicale au fonctionnement du GMP

 

En matière de recherche de consensus, les représentants du bureau du SNPL accompagnent quasi systématiquement les projets présentés par la direction, quitte à s’opposer aux représentants syndicaux qui siègent au GMP, ceux de leur propre syndicat compris.

Quelques exemples :

·       Refonte des eS1 : devant l’insatisfaction grandissante des pilotes face à la dégradation de la qualité et l’inflation de la quantité des modules, ALTER a réclamé la remise à plat du maintien des compétences pilotes. Nous souhaitons donner plus de sens à nos formations, qui ne sont qu’une récitation par des voix synthétiques, inefficaces et inutilement chronophages. Ce projet a été sabordé par le bureau du SNPL, qui s’est accordé avec la DGOA pour le refuser, jugeant les eS1 actuels satisfaisants.

·       Préservation de la phase départ : tous vos représentants se sont unanimement prononcés pour laisser au CDB la liberté et la responsabilité de décider de la fermeture de la porte du cockpit pendant la préparation du vol, en fonction du contexte de chaque départ. Le bureau du SNPL a choisi de déjuger jusqu’à ses propres représentants pour laisser imposer une fermeture obligatoire de cette porte… Seul un changement d’avis de dernière minute du DGOA permettra finalement l’utilisation d’un panneau pour conserver un lien avec la cabine.

·       Présence des pilotes au poste de pilotage : La nouvelle rédaction de ce paragraphe du MANEX A est imprécise, et place le CDB en porte-à-faux. À nouveau, le bureau du SNPL a fait le choix de ne pas défendre l’intérêt des équipages en s’opposant à la recherche d’une rédaction non ambiguë.

 

Améliorations métier

 

ALTER continue, chaque mois, à défendre une conception des changements qui vont dans le sens de la sérénité des pilotes.

C’est ainsi que les représentants d’ALTER ont obtenu des avancées notables :

·       Arrêt des re-clairances en vol « RCF sans dégagement » non réglementaires proposées par le dispatcher aux équipages (lire BSPN 1458 du 25 novembre 2024)

·       Développement de la « coche verte » de fin d’embarquement sur PilotMission.

La persévérance d’ALTER a fini par payer pour aboutir à ce qui nous était vendu comme « impossible » il y a deux ans ! Désormais, nous n’avons plus à comparer tous les chiffres au moment du repoussage pour valider la PIL.

·       Publication en ACN des versions en vigueur des applications métier, qui nous couvrent dans leur utilisation.

·       Amélioration du wifi sur 787, avec les répéteurs permettant enfin d’accéder au wifi sans avoir à sortir du cockpit

·       Dotation d’un iPad de redondance pour les vols à deux en 787 (seul avion non équipé d’Aircraft Pad)

 



Chantiers à venir

 

Les chantiers ouverts restent nombreux et ALTER continuera le travail avec les représentants de la DGOA pour apporter un point de vue critique, ouvert et constructif sur les projets de transformation en cours :

·       Réflexion du renouvellement des casques sur 787 (à la demande d’ALTER) en espérant que la raison du plébiscite l’emporte, contrairement à ce qui se fit pour l’A320 et le 777 pour lequel SNPL et DGOA s’étaient entendus sur le casque Factem FL20 plutôt que le David Clark Pro X2 dont le confort et les performances étaient jugés meilleurs par les pilotes testeurs.

·       Nouvelle méthode d’assistance progressive.

·       Projet de débriefing minute, marronnier de quelques managers qu’il faut surveiller de près.

·       Projet de remplacement des RZA par des TZA (« Techniciens » en lieu et place de « Responsable »). Les mots ont un sens, et il est hors de question que ce changement de nom ne dilue les responsabilités dans une usine à gaz dont Air France a le secret.

 



Tous ces changements souhaités par la direction d’Air France vont immanquablement avoir des conséquences sur l’exercice de notre métier au quotidien : nous avons le devoir de nous assurer qu’ils ne le dégradent pas. Notre culture du changement doit avancer vers un seul objectif : La Sécurité des Vols par une appropriation sereine des évolutions.

pilote, Air France, Transavia, syndicat ALTER, Orly
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