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Intéressement - Tous les salariés font bien leur travail

Les négociations sur l’intéressement au titre de l’année 2024 vont débuter. Pour couper court à toutes les polémiques que le SNPL va tenter de lancer, principalement pour faire diverger le regard des pilotes du sujet qui doit toutes et tous nous préoccuper, à savoir l’avenir d’Orly, l’avenir du moyen-courrier.

ALTER prend les devants et rappelle ses principes.

 




Création de richesse

 

Air France peut-elle gagner de l’argent sans agent à la vente, sans mécanicien motivé pour rendre nos avions navigables malgré la destruction de leur outil de travail, sans agent d’enregistrement et d’embarquement qui surmontent le désordre organisé des escales, sans PNC pour assurer la sécurité et le confort des passagers dans des cabines dégradées, sans pilotes qui assurent la Sécurité des Vols et la régularité de l’exploitation malgré un programme parfois trop ambitieux ?

Un OPL A320 qui prend la bonne décision de remise des gaz en courte finale, suite à déstabilisation, est-il moins méritant qu’un CDB B777 qui gère en bout de ligne un déroutement sur un aéroport non préparé à accueillir des centaines de passagers ?

La qualité de vie au travail des pilotes est-elle plus dégradée que celle de nos collègues PNC ou du sol ?

 

En répondant à ces trois questions, il est naturel de penser que le mérite de chaque salarié dans la réussite de l’entreprise ne dépend pas du niveau de qualification, de technicité, de diplôme. Chacun fait sa part, et même plus, et participe aux très bons résultats actuels d’Air France.

Pourquoi donc la distribution de l’intéressement devrait-elle être soumise à un barème basé sur le salaire ?

 

Le salaire

 

Dans une entreprise, le salaire est directement lié à l’exigence de l’emploi exercé, sa pénibilité, l’ancienneté, la montée en compétence et les responsabilités exercées. Pour un pilote, le niveau d’étude, la formation exigeante, l’ancienneté et les actes de carrières définissent notre rémunération.

Personne ne remet en cause ces principes. Ils sont aujourd’hui intangibles.

 

Les dernières augmentations signées au niveau de l’entreprise sont bien en deçà de ce que nous étions en droit de revendiquer, d’obtenir. À titre d’exemple, si l’inflation avait été pleinement compensée, tout pilote aurait été augmenté de l’équivalent de ce qui est revendiqué comme prime d’intéressement proportionnelle au salaire. La seule et importante différence : cette augmentation aurait été pérenne.

Pour obtenir ces augmentations, il aurait fallu cesser les querelles interprofessionnelles, comme nous avions su le faire en 2015. Mais la vie syndicale sous tutelle de la direction est ainsi faite que chacun croit pouvoir tirer la couverture pour lui seul au travers des promesses de négociations catégorielles.

 

Nous devrons donc aller chercher, sans honte, le meilleur des contrats possibles pour les pilotes. Rémunération (il manque 7,5%), vie quotidienne et avantages en nature (surclassement conjoints, siège repos sur LC, prérogatives sur les JPS et Xcrew, etc.) doivent être au cœur de nos revendications. Et si ça doit donner des idées aux autres catégories de personnels, tant mieux pour eux, c’est à la direction de négocier. De la même manière, ce que les PNC viennent d’obtenir doit nous convaincre d’être très ambitieux dans la négociation à venir, sans croire qu’il sera nécessaire d’offrir quelque contrepartie.

 




L’enjeu des négociations

 

Le véritable enjeu de ces négociations tient donc moins dans la clé de répartition que dans l’enveloppe qui sera partagée.L’entreprise manie bien mieux les chiffres que nous, d’autant qu’elle en est seule détentrice.

SI nous combinons les forces syndicales, nous serons en mesure d’obtenir que l’algorithme de calcul de l’intéressement nous soit favorable.

 

Un autre enjeu concerne le fait d’obtenir que les pilotes détachés chez Transavia soient bénéficiaires de cette prime d’intéressement, comme de la participation. La loi et la jurisprudence plaident dans ce sens.

Les syndicats sols et PNC pourraient y déceler une appropriation d’une plus grosse part du gâteau par les pilotes, c’est humain, d’autant qu’ils sont les premières victimes du transfert d’activité d’Air France vers Transavia. Il faudra les convaincre, dans le dialogue, de la légitimité de notre revendication.

 

Les postures condescendantes affichées par le SNPL (nous sommes déjà plus solidaires que l’abbé Pierre, avec la MNPAF, le CSE et les Xcrew, etc., maintenant on siffle la fin de la récré !) devront être remisées au placard. Cette condescendance n’a pas de sens dans la société solidaire qui est la nôtre. Chacun serait choqué si un contributeur fiscal réclamait à l’état une contrepartie dans les services publics (passe coupe file pour l’administration, voie exclusive sur une route nationale) au motif qu’il participe plus à leur fonctionnement.

 

Pour que l’exploitation fonctionne, qu’Air France soit profitable, que la Sécurité des Vols soit optimale, que notre travail soit source d’épanouissement et non de déceptions et de fatigues, nous avons besoin de travailler toutes et tous ensemble, dans le respect des efforts et des contraintes de chacune et chacun des salariés de l’entreprise.

La solidarité intercatégorielle ne se résume pas à un vague concept idéologique. Au contraire, c’est un moteur de l’action syndicale d’ALTER qui a toujours bénéficié aux pilotes par le passé.

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