L'avenir d'Air France ne passe pas par la destruction d'emploi
Face à la brutalité de la crise qui affecte tout particulièrement le transport aérien, Air France prépare un « plan de rebond ». Une fois encore, nous craignons que les seuls paramètres pris en compte soient financiers, sans tenir compte de la réalité du travail et sans aucune innovation.
Réunies en intersyndicale inter catégorielle, nos organisations syndicales demandent, que les représentants du personnel soient associés à l’élaboration du projet industriel dont celui, particulièrement sensible, de l’architecture du réseau domestique. Les membres de la haute direction d’Air France ne peuvent s’exonérer des conséquences sociales qu’engendrent leurs décisions, leurs certitudes ou leur inertie.
Les aides publiques allouées à Air France ne doivent pas servir de prétexte opportuniste à des suppressions d’emplois, tant chez le personnel sol, les hôtesses et stewards, que les pilotes, à travers, entre autres, un transfert d’activité socialement moins-disant d’Air France vers Transavia.
La raison d’être d’une entreprise est aussi de participer au bien-vivre de ses salariés et, au-delà, de la communauté dans laquelle elle opère. Air France a une responsabilité sociale et sociétale et elle est comptable devant les citoyens français de l’utilisation des aides publiques conséquentes dont elle bénéficie.
L’activité mondiale du transport aérien tend à reprendre plus vite que prévu. L’Intersyndicale considère qu’il est donc urgent de surseoir à toutes politiques de déstructuration sociale et industrielle qui pourraient priver Air France, comme ce fut le cas les années précédentes, de hautes compétences humaines et d’un outil industriel performant l’empêchant de déployer toutes ses capacités de développement.
Les organisations syndicales demandent avant toute chose l’ouverture de discussions sur les objectifs généraux devant présider à l’avenir d’Air France. De ce fait, les négociations entamées avec les seules organisations syndicales de pilotes portant sur l’avenir de notre réseau domestique doivent cesser dès maintenant. Seul un dialogue social en toute transparence peut permettre l’adhésion des salariés à la stratégie et d’engager une vraie dynamique collective.
Faute de quoi, les fractures internes risquent de se réveiller plus douloureusement encore qu’hier.
À défaut, et parce que les organisations syndicales sont par nature un contrepoids dans les entreprises, c’est leur raison d’être démocratique, elles utiliseront tous les moyens nécessaires.
Les salariés du groupe méritent que ces discussions s’ouvrent rapidement.