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La Navette : Pas si vite !

Dernière mise à jour : 20 mars

MIEUX « Préférable, d’une manière plus accomplie. »



ALTER a le plaisir de présenter une nouvelle version de notre BSPN. Notre ambition : mieux informer et faciliter la compréhension, offrir une lecture plus agréable en l’adaptant au format numérique. Les piliers de notre communication, à savoir la transparence et la vérité, des analyses argumentées et les perspectives induites, mais aussi nos doutes, ne seront pas sacrifiés. Vouloir faire mieux, c’est avoir la volonté d’améliorer l’existant, sans le faire au détriment de principes forts et indispensables. Voltaire a fait dire à un sage italien que « le mieux est l’ennemi du bien », il serait plus juste de dire que « le plus est l‘ennemi du bien ».  



L’écueil qu’il nous faut collectivement éviter, c’est de vouloir plus, toujours plus, coûte que coûte et sans limite.

Plus de salaire, évidemment, mais pas au détriment de la fatigue.

Plus d’emploi, évidemment, mais pas au détriment de notre contrat commun.

Plus d’évolutions de carrière, évidemment, mais pas au détriment de la qualité de la formation. ALTER maintient cette volonté de mener sa politique syndicale au service de l’amélioration permanente de l’existant, jamais au détriment de fondamentaux tels que notre Sécurité des Vols, le socle commun de notre contrat social, notre qualité de vie, l’avenir de notre Compagnie.



Le projet de disparition à Orly de la marque Air France impose à la direction de faire accepter aux pilotes l’exploitation de La Navette par Transavia.

Le SNPL accepte ce qui lui est présenté comme une évidence, ALTER ne veut pas se voir imposer le cadre de ces discussions.



Sûre de son fait, la direction convoque des négociations pour obtenir un accord de périmètre avec les organisations syndicales pilote afin de s’affranchir des engagements pris dans les accords précédents, à savoir l’interdiction de transfert des lignes La Navette vers Transavia. Les raisons de ce transfert sont très vites survolées comme étant inéluctables, comme étant la seule alternative à une pseudo faillite économique du modèle existant.



A ce stade, la pertinence de ce projet n’est pas démontrée, le projet est contesté et combattu, en particulier par ALTER, et l’issue n’est pas certaine.



D’ailleurs, quand ALTER pointe l’échec passé des lignes domestiques transférées chez Transavia, la direction ne conteste pas. Pire, elle avoue que la direction de Transavia a « saboté » l’exploitation de certaines de ces lignes avec des horaires inadaptés et variables, des fréquences sans rapport avec la demande. Mais promis « la nouvelle direction de Transavia saura faire avec La Navette ». Le SNPL a déjà donné son accord de principe sur ce transfert de lignes. Cet accord est implicite depuis 2019. Parfaitement détourné du sujet principal qui est la pertinence du plan de Benjamin Smith, ce syndicat se contente de mesurer ce qu’il pourra gratter, en plus de l’existant, en échange de sa signature. Pêle-mêle, des améliorations à la marge des GP, de la prévoyance, de la QVT (Qualité de Vie au Travail) sont demandées par les négociateurs du SNPL. Bref, du « pas beaucoup » plus au détriment de tant d’autres choses.




ALTER recentre le débat et le hiérarchise.



En premier lieu, depuis l’annonce officielle du plan de Benjamin Smith, nous interrogeons sa pertinence, sur le court comme sur le long terme. Une réalité ressort de la réunion avec la direction : celle-ci se dit incapable de détailler la rétribution que Transavia France débourse auprès de Transavia Hollande pour l’utilisation de la marque et du logo vert. Une réponse (et son développement concernant la fiscalité détournée vers les Pays-Bas) éclairerait probablement le paradoxe constitué par le déficit presque permanent de Transavia et ce plan de transfert d’activité d’Air France vers notre filiale low cost.



Préalable : le respect des accords passés et le règlement des irritants permanents



Ce débat essentiel et indispensable est refusé par les autres partenaires sociaux. Les négociations se tiennent donc et visent à répondre aux revendications de la direction. ALTER a rappelé que syndicalement, toute négociation trouvait comme préalable le respect des accords passés et le règlement des irritants permanents avant même d’entrer dans le vif du sujet. Ce principe est d’autant plus vrai que les pilotes doivent se sentir en position de force puisque ce sont eux qui sont sollicités par la direction.



Parmi les préalables, ALTER exige notamment :


- La contractualisation d’un accord sur les GP pour que la direction ne soit plus libre de se servir de cet avantage acquis comme d’une variable d’ajustement ; - Une remise à niveau (pré API) de la qualité des hébergements ;  -  La mise en place d’un accord sur l’adéquation des heures d’arrivée à l’aéroport et du début du TSV, pour en finir avec des heures de ramassages farfelues et trop anticipées, à la seule main du chef d’escale.  - Le strict respect de l’accord sur les sièges repos type « business » pour les vols doublés (en particulier sur A350). 



Finalement,- si nous sommes entendus et accompagnés dans le respect des fondamentaux de l’action syndicale,  - si la direction nous démontre la pertinence de son plan et des bénéfices que les salariés et passagers du Groupe Air France en tireraient, - si la direction solde les revendications des pilotes qui nous sont dues sans contre partie, nous pourrons commencer la négociation en exigeant que le mieux émerge des négociations.



Ce mieux, c’est la finalisation d’un contrat strictement unique en tous points entre les pilotes opérant chez Air France et les pilotes opérant chez Transavia, y compris le bénéfice, avec subventions, des activités sociales et culturelles du CSEEA d’Air France. 


Le moyen le plus simple d’y arriver : un contrat de mise à disposition des pilotes ; procédé simple à mettre en œuvre, en particulier pour les pilotes A320, NEO ou ancienne génération. 


Cet indispensable dénouement présente de surcroît l’avantage de permettre une réversion du plan de Benjamin Smith si celui-ci s’avère un échec.

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