top of page
Rechercher

MANEX A - TO en français :« trois, deux, unité, décollage ! »

Quel est le point commun entre le MANEX A de TO qui va rentrer en application le 19 juin prochain et le décompte du décollage de la fusée Ariane 5 qui a effectué le lancement du satellite James Webb le 25 décembre 2021 à 13h20 UTC ?

Réponse : l’usage de la langue française.

Si le télescope spatial James Webb (JWST) est un partenariat international entre la National Aeronautics and Space Administration (NASA), l’European Spatial Agency (ESA) et la Canadian Spatial Agency (CSA), c’est avant tout un projet américain, avec un centre des opérations à Baltimore, fruit de trois décennies de travail et avec un financement de plus de 10 milliards de dollars.  Ceux d’entre-nous qui ont suivi le lancement du satellite se rappellent sans doute la succession des « single points failure », au nombre de 344. Chacun de ces points de rendez-vous représentait une étape cruciale du type « ça passe ou ça casse ». Tous ces points ont été passés avec succès et aujourd’hui, ce projet est un succès pour les astrophysiciens à la recherche de la compréhension de l’univers. Les photos comparatives des « Piliers de la Création » ou encore des « Falaises Cosmiques », par rapport à son vénérable prédécesseur le télescope Hubble, illustrent parfaitement le succès de cette entreprise plus qu’ambitieuse. Un fait notable à relever concerne l’utilisation du lanceur européen Ariane 5 qui est avant tout un lanceur français, porté par les ingénieurs français. En somme, un humble transporteur aérospatial français, avec une base de lancement à Kourou, en Guyane française. A l’heure des lanceurs privés low-costs dont le concept est « pitché » (résumé) en mettant en avant un « changement de paradigme disruptif » concernant la vacuité de la nécessaire fiabilité sous prétexte de soit disantes capacités de financement illimitées portées par des conquistadors bezossiens ou muskiens dont le modèle astrocapitaliste, fait plus penser à un mélange entre pyramide de Ponzi, accaparement des biens communs, à commencer par l’espace spatial, et pollution éhonté, qu’à la prudence issue des expériences de nos aïeuls ; la NASA a privilégié une doctrine qui a fait ses preuves : le temps de la réflexion et le concept de prise de marge pour assurer un lancement sans anicroche pour un projet qui n’avait pas le droit à la moindre faille. Le décompte du lancement de la fusée Ariane 5 qui a conduit au succès de la mise sur orbite du satellite sur son 2ème point de Lagrange (L2), capable de nous révéler des images issues du fond diffus cosmologique s’est fait en français : « TROIS, DEUX, UNITE, DECOLLAGE ! ».

comparaison Hubble/James Webb
comparaison Hubble/James Webb

Nous vous en parlions dans le BSPN 1469 : après deux années de plaidoiries, Transavia s’est vu condamnée à respecter la loi Toubon : traduire en français le MANEX A avant le 11 juin 2025. Nous faisions le pari de la raison. Il semblerait que le TACBDE de Transavia se soit parfaitement superposé avec celui qu’exposait ALTER dans le BSPN précité : le nouveau MANEX A, d’ores et déjà disponible à la consultation dans Docunet et qui va rentrer en application le 19 juin prochain est désormais intégralement en français ET, cerise sur le gâteau, Transavia ne s’est pas pourvue en cassation reconnaissant ainsi la validité de la décision de justice.

Si nous étions un adversaire de la direction dans ce combat, c’est avec l’humilité du vainqueur que nous tenons à serrer la main, rhétoriquement, à cette dernière et à la féliciter pour le travail accompli dans l’ombre durant ces 2 mois pour respecter la décision de justice. Gageons que cette mise sur orbite du nouveau MANEX A servira d’exemple à l’ensemble des équipes supports de Transavia dans leur capacité à se transformer au profit de la sécurité des vols. Au-delà de la traduction en tant que telle, ce geste montre que Transavia, humble transporteur aérien français, semble changer de doctrine et comprenne qu’elle ne peut pas initier son industrialisation en maintenant des pratiques en marge des règlementations et des normes.

 
 
Pilotes, Air France, Transavia, Syndicat ALTER, Orly
Syndicat ALTER
  • Télégramme
bottom of page