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Accord catégoriel pilote - ALTER ne signe pas

Les négociations sur l’accord catégoriel pilote viennent de s’achever. Le SPAF et le SNPL ont annoncé vouloir signer, ce que ne fera pas ALTER. Notre refus de signer cet accord mérite quelques explications.

 



L’accord en question

 

En détail et en toute transparence, voici un résumé des avancées contractualisées dans cet accord :

 

•      Protection des codes share SKO MC, sur le même modèle que la protection existante sur long-courrier.

•      Augmentation du plancher de coques MC (90 +2 liées à la DSP Corse), iso 85 +2 si Air France décide d’une flotte de plus de 68 A220.

•      6 jours de reliquat congés, transférables dans le CET (compte épargne temps) et augmentés de 2 pour les pilotes faisant le choix de les monétiser immédiatement). Cette mesure est censée compenser intégralement le préjudice des heures de vol manquantes par rapport aux garanties de l’accord de 2020 (soit x heures en 22/23, 20 000 heures en 23/24, 11 000 heures en 24/25).

•      +2,3 % sur les primes de vol (coefficient passé de 1,075 à 1,10).

•      Garanties de rémunération pour les nouveaux embauchés en cas de retard dans la formation [problème de dimensionnement de l’instruction par exemple].

•      Garantie sur le vol P, hors juillet-août, si moins de 8 jours d’absence dans le mois, TTA et/ou congé.

•      4e DDA sur moyen-courrier si moins de 10 jours d’absence dans le mois, TTA et/ou congés.

•      Perte d’un DDA sur moyen-courrier si 15 jours ou plus d’absence dans le mois (TTA et/ou congé).

 

Positionnements syndicaux

 

Le SPAF a consulté ses adhérents, menacé d’un préavis de grève pour obtenir l’ouverture des négociations, envisageait mi-septembre de déposer un préavis de grève sur la base du premier accord proposé, et signe finalement l’accord sur la base d’absence de contraintes dans les garanties de vol P.

Le SNPL a publié 3 tracts roses, a exigé 10 jours de reliquats comme compensation, une augmentation de 4 % des PV, une revalorisation de l’IFC, la restitution des 3 jours de congé abandonnés lors de Transform 2015 ainsi que les mesures proposées au final. En septembre, il a refusé de signer, maintenant son exigence de 10 jours de reliquats de congé en guise de compensation. Finalement, il signe l’accord décrit plus haut.

 

Et ALTER ?

 

Nous sommes souvent caricaturés comme étant des va-t-guerre. C’est vrai qu’ALTER a été le seul syndicat pilote à se battre :

·       Pour notre Sécurité des Vols, contre la fatigue (grève à l’été 2022) ;

·       Contre le licenciement injuste d’une de nos collègues, exécutée par notre encadrement, sacrifié par le syndicat majoritaire (grève à l’été 2023) ;

·       Contre l’abandon de notre périmètre sur la base d’Orly (grève à l’été 2024).

 

Bref ALTER a été seul à dire STOP aux dérives qui nous mènent dans le mur.

 

Pourtant, nul tract rose ni menace de grève sur le sujet des négociations catégorielles pilotes. Paradoxal non ?

 

Un accord perdant tout intérêt dès lors qu’une des parties ne respecte pas sa part du marché, nous avons estimé que le levier le plus efficace pour faire aboutir nos justes revendications était la dénonciation de l’accord transgressé, celui de 2020 portant sur l’accompagnement du projet domestique. Cette stratégie n’a pas été suivie par le SNPL, seul en mesure de dénoncer cet accord.

 

Quand la plupart des cartes à disposition dans les mains des organisations syndicales ont déjà été rendues à la direction, que parmi celles qui restent, une moitié est identifiée comme du bluff par la direction et qu’on se refuse à utiliser l’autre moitié, l’équation du rapport de négociation n’est forcément pas très favorable aux pilotes.

 

Cela ne nous a pas empêchés de jouer notre rôle dans cette négociation :

Nous avons émis des revendications sur les négociations catégorielles. Le niveau de sortie n’est pas à la hauteur de nos ambitions, mais ce n’est pas le motif de notre absence de signature.

En revanche, sur le non-respect de l’accord de 2020 :

Notre demande de garde-fou [Air France s’engage à maintenir à date son nombre de coques moyen-courrier à un niveau équivalent à celui d’aujourd’hui, jusqu’à constatation du respect des accords] n’a pas été soutenue par le SNPL, n’a pas été acceptée par la direction. Cela justifie notre refus de signer [les chèques en blanc, les promesses, ça va un temps !].

Notre demande de compensation complémentaire aux 6 jours de reliquats, ciblée sur les pilotes moyen-courrier, en particulier les OPL pénalisés sur leur activité, donc leur rémunération et leur perspective d’avancement de carrière [ATPL, passage long-courrier], a été refusée par le SNPL, n’a donc finalement pas été acceptée par la direction. Cela justifie notre refus de signer cet accord ni juste ni équitable.

 

La direction a menti après l’accident de Toronto, elle a menti sur la mise en danger de deux équipages Air France, le premier octobre, dans le couloir irakien pendant l’attaque aux missiles de l’Iran.

La direction n’a pas respecté, pendant tout l’hiver, ses engagements sur la nature sociale des compagnies affrétées [et elle n’a cessé que prise le doigt dans le pot de confiture].


La direction n’a pas respecté l’accord de périmètre moyen-courrier de 2020.

Et pourtant, à moindres frais, elle réussit à imposer une signature au SPAF et au SNPL.

On peut continuer de crier STOP, elle n’est pas près de s’arrêter en chemin !

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